Des économies de communauté pour la justice sociale et environnementale: cartographier la diversité des pratiques économiques et politiques qui prolifèrent dans la marge

Researcher(s)

Anna Kruzynski
Michelle Duchesneau
Autumn Godwin
Noura Nasser
Karine Awashish
Eveline Ferland
Bengi Akbulut
Grégoire Autin
Mathieu Roy

Project Location

Tio'tia:ke – Montréal
Nêhiyaw community at Lac Laronge
Territoires ancestrales Anishinabeg (Algonquin) et Kanien'kehaka (Mohawk) (Est de la vallée de la rivière des Outaouais)

L’urgence des crises économiques, politiques et planétaires actuelles exigent des réponses audacieuses, expérimentales et radicales qui peuvent amener de nouvelles manières de produire, d’échanger, de partager et d’investir. Avec la montée d’un solide secteur d’économie sociale depuis la fin des années 1960s, le Québec est mondialement reconnu comme étant un site clef pour de telles innovations économiques et politiques. Pourtant la convergence de dynamiques d’ajustement néolibéral et d’austérité couplées à une tendance culturelle à l’institutionnalisation a entamé le potentiel de changement social de fond que portaient pourtant un grand nombre des initiatives d’économie sociale de la « première vague ». Cependant, depuis quelques années, des militant.e.s issu.e.s des luttes contre la mondialisation, l’austérité et/ou l’extractivisme ont complété leurs stratégies contestataires avec de nouvelles formes d’activités économiques autonomes et auto-gérées. Cette « deuxième vague » dynamique et en plein essor d’innovations économiques transformatrices qui restent encore bien souvent aux marges du secteur de l’économie sociale québécoise, n’a pas encore été ni documentée ni analysée.

Objectifs : En nous appuyant sur nos précédents travaux portant sur les organisations anti-autoritaires (Bellemare-Caron et al., 2013; Breton et al., 2007, 2012a,b, 2015a,b; Fortier et al., 2009; Jeppesen, Kruzynski & Riot, 2016; Jeppesen et al., 2014a,b), cette étude se propose de documenter, analyser et théoriser une nouvelle vague de pratiques autonomes visant une vie plus juste et soutenable qui émergent à la marge du secteur de l’économie sociale québécoise.

Nous poursuivons trois objectifs de production de connaissance : 1) Cartographier l’ampleur et la portée des initiatives économiques autonomes et autogérées afin de participer à la consolidation de réseaux émergents tout en rendant visible ce qui est habituellement dissimulé. 2) Documenter et analyser la diversité de pratiques économiques, politiques et écologiques menées par et au sein de ces types d’initiatives et, ce, dans trois régions différentes et dans le territoire Atikamekw. Cela nous permet de participer à un renforcement de ces initiatives tout en participant aux débats contemporains qui traversent les frontières tant disciplinaires que linguistiques et qui portent sur les stratégies pour une transition juste. 3) Expérimenter la recherche action participative anti-autoritaire (APAR Antiauthoritarian Participatory Action Research) afin de faciliter les processus réflexifs avec les participant·es de la recherche tout en contribuant aux débats féministes et anarchistes portant sur la méthodologie.

Plutôt que de partir d’une cartographie a priori des initiatives économiques autogérées au Québec, chaque membre part du terrain spécifique et c’est à partir de ces cas d’étude approfondis que nous explorons peu à peu cette « nouvelle vague » de l’économie sociale. Bien que travaillant toutes et tous ensemble, chaque terrain est autogéré et sous la responsabilité de la chercheur·se qui y travaille.

Présentation des terrains d’étude et des membres de l’équipe :

Anna Kruzynski accompagne le déploiement à grande échelle de l’autogestion avec le cercle Démocratie au Bâtiment 7 situé en terres contestés dans le sud-ouest de Tio'tia:ke – Montréal.

Autumn Godwin, en continuité avec un terrain déjà effectué avec sa propre communauté Nêhiyaw de Lac Laronge, documente actuellement une activité de tannage de peau d’original qui se déploie sur les terrains adjacents au Bâtiment 7 ; Autumn Godwin, in continuity with fieldwork she already conducted in her own Nêhiyaw community at Lac Laronge, is documenting a hide tanning activity that is being deployed on unceded land adjacent to Bâtiment 7.

Michelle Duchesneau anime un processus de co-formation sur les économies de communauté avec une équipe de jeunes qui autogèrent une arcade située au Bâtiment 7, la Coop Press Start ;

Karine Awashish et Eveline Ferland documentent le processus d’intégration de pratiques autodéterminées en gestion et gouvernance de Coop Nitaskinan, une coopérative autochtone de solidarité à prédominance travailleurs;

Noura Nasser travaille sur les initiatives économique et alimentaires par et pour les communautés racisées au cœur de la Petite Bourgogne, quartier situé dans le sud-ouest de Tio'tia:ke – Montréal.

Bengi Akbulut fait un terrain sur la décroissance et les coopératives à Tio'tia:ke – Montréal (à compléter);

Grégoire Autin a étudié les pratiques préfiguratives avec la coopérative Bioma, dans les Laurentides (à compléter);

Mathieu Roy a fait un terrain sur l'organisation du travail de façon non-hiérachique avec un collectif de travail en technologie de l'information constitué en OBNL, Koumbit, située à Tio'tia:ke -Montréal, et avec la Ferme Coop aux Champs qui chantent située en territoires ancestrales Anishinabeg (Algonquin) et Kanien'kehaka (Mohawk) (Est de la vallée de la rivière des Outaouais).

Press Start gang
Des Seigneurs Jardin Communautaire